Entre Noël et le jour de l’an, nous avons subitement eu envie d’une escapade en amoureux dans le Sud, histoire de s’aérer entre deux repas en famille. C’est à mon avis la période idéale pour découvrir ces trois petites villes au charme fou sur la côte méditerranéenne : Sète, le fief de Brassens ; Collioure, la capitale de l’anchois et Cadaquès, le royaume de Dali. Petit Résumé de nos pérégrinations, sans les hordes de touristes, mais avec le soleil.
Sète
S’il a fait beau le reste de notre séjour, nous avons malheureusement dû faire avec un temps bien gris dans la ville natale de Georges Brassens. Nous n’y avons passé qu’une seule nuit et une demi-journée.
Parmi les nombreuses suggestions de notre hôte à L’Escale tranquille, nous avons arrêté notre choix sur l’ascension du Mont Saint-Clair, 182m d’altitude. C’est sans aucun doute le meilleur spot pour admirer « l’île singulière », selon une expression de Paul Valéry, également natif de Sète.
La topographie de la ville est en effet très particulière, à cheval entre la mer Méditerranée et l’étang de Thau. Ce dernier lui permet d’être reliée au canal du Midi et au canal du Rhône-Méditerranée, raison pour laquelle on la surnomme aussi « la Venise du Languedoc ».
Par le chemin du « Biscan pas », au départ de la rue de Belfort, quelque 244 marches vous attendent avant de profiter d’une vue à 360 degrés depuis le belvédère, où trône l’église Notre-Dame de la Salette. Il paraît que la terrasse de cette dernière est accessible, elle était malheureusement fermée ce jour-là.
En route, on peut admirer quelques œuvres colorées de la street-artiste Kashink.
Après une petite marche vivifiante sous la bruine, nous avons rejoint le Musée de la Mer. Ouvert en mai 2014, il donne un aperçu général de l’histoire du port, des origines à aujourd’hui.
La salle principale accueille la collection de maquettes réalisées par l’ancien charpentier de marine sètois André Aversa, qui en a fait don à la ville. Deux salles sont également consacrées aux célèbres joutes nautiques languedociennes.
Bien plus qu’un simple sport, les joutes font partie du patrimoine Sètois et ont lieu chaque année de mi-juin à début septembre.
Niveau restauration, notre expérience ne fut pas concluante… Nous n’avons donc rien à vous conseiller. Dommage car Sète ne manque pas de spécialités alléchantes : macaronade, tielle, encornets farcis, seiche en rouille, soupe de poissons, daurade royale et autres produits de la mer… Il faudra revenir à une période de l’année où tous les restos sont ouverts (on ne peut pas tout avoir!).
Collioure
Nous reprenons la route vers le sud et posons nos valises pour 2 nuits à l’Hôtel La Bona Casa à Collioure. Un bon rapport qualité-prix, dans une station touristique où les tarifs peuvent facilement grimper en saison.
À voir
Le Château royal
Forteresse de Wisigoths au VIIème siècle, le site fut tour à tour château de Templiers au XIIIème siècle, demeure des Rois de Majorque, forteresse des Habsbourg au XVème, citadelle des Bourbons au XVIIème, avant d’être transformé en prison en mars 1939. Il devint ainsi le premier camp disciplinaire destiné aux réfugiés de la « Retirada », à la fin de la guerre civile espagnole.
Aujourd’hui propriété du Département des Pyrénées-Orientales, le Château royal de Collioure a fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration et offre l’un des meilleurs panoramas sur le port.
Les « Turtugadas »
D’une manière générale, on peut dire que les Colliourencs apportent beaucoup de soin à leur patrimoine bâti et ont le souci du détail… Jusqu’aux gouttières ! Sortes de chéneaux catalans traditionnels en argile, généralement verts ou marrons, les turtugadas apportent une touche de fantaisie et un incontestable cachet aux maisons.
Avec les différentes façades colorées observées en centre-ville, cette curiosité justifie bien la signature de la Ville de Collioure : « La couleur comme absolu ». Dommage qu’il n’y ait pas plus d’explications sur cette tradition dans la ville (du moins, nous n’en avons pas vu).
Boire et manger
Pour l’apéro
La spécialité du coin est évidemment le banyuls, vin doux dont la maturation se fait en dame-jeanne en plein soleil.
Pour la dégustation nous vous recommandons le bar à vins « Paco » : tapas excellentes, un peu chères, mais l’accueil du patron rattrape tout. Pour l’anecdote, on nous avait recommandé de tester le banyuls avec du chocolat noir : il n’y en avait pas à la carte, mais notre hôte avait une boite entamée derrière le comptoir et nous en a offert gracieusement avec notre verre de banyuls… L’esprit de Noël, on apprécie le geste ! 😉
Pour le dîner
Après avoir tourné une petite demi-heure en essayant de ne pas tomber dans un piège à touristes, nous avons atterri au Restaurant le Vauban : petite salle, petite carte, produits frais et locaux, accueil décontracté mais pro, bon rapport qualité-prix… bref, on valide à 100 %.
Pour ramener à la maison
La grande spécialité de Collioure c’est l’anchois, protégé par une IGP depuis 2004. Sur les nombreuses entreprises de salaison installées dans la ville-port jusqu’au milieu du XXème siècle, seules deux subsistent aujourd’hui : les maisons Roque (testé et approuvé) et Desclaux (pas testé).
Ne pas hésiter à faire un stock pour les déguster toute l’année en salades, pâtes ou pour relever une sauce…
Cadaquès
Le dernier jour, nous avons fait une excursion à Cadaquès, considérée comme l’une des perles de la Costa Brava, dans la province de Gérone en Catalogne.
Le village est surplombé par l’église de Santa Maria, à l’intérieur de laquelle on peut trouver un exceptionnel autel baroque, dont les piliers sont soutenus par quatre géants. Elle abrite également un remarquable orgue ibérique à transmission mécanique en bois du XVIIe siècle .
Profitant des 21°C de ce 30 décembre 2015, nous avons déjeuné en terrasse au très branché Bar Nord Est, avant de partir explorer la baie à pieds.
La promenade côtière sur la pointe de Bou Mari offre de beaux panoramas sur la cité espagnole. En chemin, on peut apercevoir le fameux îlot « Es Cucurucuc », souvent présent dans les œuvres de Dali.
L’artiste avait d’ailleurs élu domicile à Port Lligat, petite anse à proximité, où l’on peut toujours visiter sa villa, aujourd’hui transformée en maison-musée. Nous n’y avons malheureusement pas été, faute de temps… Attention si vous prévoyez de vous y rendre : la réservation est obligatoire.
Cadaquès est tellement pittoresque qu’elle a également charmé de nombreux autres artistes, parmi lesquels Matisse, Picasso, Duchamps, Man Ray, Max Ernst ou encore André Derain.
Village de pécheurs à l’origine, Cadaquès est aussi le Royaume des chats. Si cela vous intéresse, l’émission 30 Millions d’Amis y a consacré un reportage, où l’on apprend notamment que les femmes des pêcheurs nourrissaient les matous du port avec les poissons invendus.
En tout cas, il fait bon ronronner au soleil en profitant de la douceur de vivre méditerranéenne…
Grand Hôtel du Golfe says:
Un bel article qui retrace bien le patrimoine culturel de notre joli petit village de Collioure! Au plaisir de vous rencontrer lors d’un prochain séjour
Magali says:
Merci pour votre message, ravie que l’article vous ait plu 🙂 Bonne journée !